Peut-on refuser un patient ? 3 conseils pour rediriger avec éthique

Quand on est psy, on a parfois l’impression qu’on doit dire oui à tout.

Oui à chaque demande.

Oui à chaque appel.

Oui à chaque détresse.

 

Et pourtant… on ne peut pas tout prendre en charge.

 

❌ Parfois, on n’est pas la bonne personne.

❌ Parfois, on ne le sent pas.

❌ Et parfois, on ne peut tout simplement pas répondre à la demande.

 

Alors, est-ce qu’on peut refuser un patient ?

Et surtout, comment le faire sans culpabiliser, ni manquer de bienveillance ? 🤔

Peut-on refuser un patient ? 3 conseils pour rediriger avec éthique psychologue

Refuser une prise en charge : oui, c’est possible (et parfois nécessaire)

Quand on est confronté à la souffrance de quelqu’un, on a souvent tendance à se dire qu’il faut tout accepter.

 

Notamment parce que “ce serait égoïste de refuser”, ou parce que “le patient est en détresse donc je dois l’aider”.

 

Mais c’est pas aussi simple que ça 🥵

 

Oui, vous pouvez refuser une prise en charge.

✅ Et oui, ça peut être un acte profondément éthique.

 

Un refus peut être motivé par plusieurs raisons, toutes légitimes les unes que les autres :

  • Vous ne possédez pas les compétences, la spécialité ou les outils nécessaires pour accompagner ce type de demande
  • Le patient vous met mal à l’aise dès les premiers échanges (comportement déplacé, ton agressif, franchissement des limites du cadre…)
  • La demande n’est pas claire, incohérente ou constamment changeante
  • La relation thérapeutique semble ne pas pouvoir s’établir sereinement
  • Le patient adopte une posture “passive” ou annule sans cesse ses rdv, ce qui rend tout travail thérapeutique instable (on en parle plus en détail dans cet article)

Dans toutes ces situations, le refus n’est pas un rejet du patient mais un positionnement clair dans le cadre de votre rôle de thérapeute.

💡 Et c’est ce que rappelle le Code de déontologie des psychologues :

« Il est de sa responsabilité déontologique de refuser toute intervention lorsqu’elle·il sait ne pas avoir les compétences requises. » (Principe 4)

❌ Ce n’est pas fuir ni laisser tomber un patient. Pas du tout !

 

C’est plutôt un appel à la lucidité et à la responsabilité clinique.

 

Parce que prendre un patient qu’on ne peut pas accompagner correctement…

Ça ne va ni l’aider, ni lui rendre service.

 

Et ce n’est pas vous respecter, non plus 😉

refuser un patient psychologue

Refuser un patient, c’est pas le rejeter : c’est le réorienter

On a souvent peur que refuser un patient, ce soit le blesser.

Le rejeter.

Le mettre face à une nouvelle forme d’abandon.

 

👉 Mais tout est dans la manière de le faire.

 

Refuser un suivi, c’est pas dire : “Je ne veux pas de vous”.

C’est dire : “Je ne pense pas être la personne la plus adaptée pour vous accompagner”.

 

Et ça change tout !

 

Parce que vous restez dans une posture professionnelle respectueuse et profondément humaine.

 

Vous reconnaissez les limites de votre cadre.

Et vous les assumez 💪

 

Vous pouvez même proposer une réorientation, si vous avez un ou une collègue vers qui renvoyer ce patient.

💬 Par exemple : “Au regard de votre demande, je ne pense pas être la personne la plus appropriée pour vous accompagner dans ce travail. Je peux toutefois vous orienter vers un.e collègue qui sera plus adapté.e à vos besoins”.

Ce type de formulation vous permet à la fois de :

  • Préserver votre cadre
  • Protéger votre patient
  • Rester dans une éthique de soin adaptée
conseils pour refuser un patient rediriger

Comment faire concrètement pour refuser un patient ?

C’est pas toujours facile de savoir comment dire “non”, sans vexer ou offenser le patient 😥

 

Alors voici quelques repères si vous sentez que vous devez refuser/rediriger un patient :

1. Clarifiez la demande dès le départ

Avant toute chose, prenez le temps d’explorer la demande du patient.

 

Demandez-lui ce qu’il attend de cette thérapie, quels sont ses objectifs.

S’il a déjà été suivi. Ce qu’il espère, ou redoute.

 

Parfois, c’est dans cette clarification que vous réaliserez que vous n’êtes pas la bonne personne, tout simplement.

💡 D’ailleurs, je vous apprends toutes les étapes indispensables pour réaliser un premier entretien et toutes les questions essentielles à poser dans la formation Les Bases de la Thérapie, c’est par ici 👋

2. Interrogez votre cadre (qui doit être solide)

Avant même de dire oui, posez-vous la question suivante : “Est-ce que cette demande entre dans le cadre que je me suis fixé ?” 🧐

 

Si c’est pas le cas, il est peut-être temps de poser un non clair.

Et de vous rappeler que le cadre interne est votre meilleur repère pour ne pas vous perdre 🧭

3. Évitez les justifications excessives

Vous n’avez pas à tout expliquer. Vous n’avez pas à vous excuser.

 

Un refus peut être posé avec respect, sans se transformer en justification maladroite.

Tenez-vous en aux faits. Parlez du cadre.

 

Expliquez pourquoi vous n’êtes pas la personne adaptée.

Et ouvrez une possibilité de réorientation.

En résumé

Dire non à un patient, c’est jamais anodin. Mais c’est parfois nécessaire, sain, et profondément éthique.

 

❌ Ça ne fait pas de vous un mauvais psy.

✅ Ça fait de vous un professionnel lucide, conscient de ses limites, respectueux de ses patients (et de lui-même).

 

Vous avez le droit de choisir les conditions dans lesquelles vous travaillez.

Et c’est aussi comme ça que vous prendrez soin des patients 😉

 

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