Patient qui annule souvent : que faire et que lui dire ?

Vous voyez ce moment, où votre téléphone vibre… 📱

Et là, un sms d’un patient : “Je ne pourrai pas venir aujourd’hui, désolé.”

Un de plus.

 

Au début, on se dit : “bon, ça arrive”.

Et puis, à force d’en recevoir régulièrement, une frustration s’installe.

Voire une colère réprimée… 😡

 

Le truc, c’est qu’on a envie d’aider nos patients, et un imprévu, c’est compréhensible.

Mais soyons honnête, ça vient toucher quelque chose en nous : notre besoin d’être respecté.

 

Alors, que faire face à ces annulations répétées sans tomber dans la colère, ni se laisser envahir par la lassitude ?

 

Posons les choses clairement et voyons ça ensemble 👇🏻

Pourquoi il y a certains patients qui annulent souvent ?

Quand un patient annule une fois, deux fois, trois fois…

Un sentiment désagréable finit par s’installer 😒

 

À force, on ne peut pas s’empêcher de ressentir une forme de désengagement, voire un manque de respect.

 

Et intérieurement, on commence à se tendre :

  • « Est-ce qu’il prend vraiment la thérapie au sérieux ? »
  • « Est-ce qu’il se rend compte de l’impact financier que ça représente ? »
  • « Est-ce qu’il a réellement autant d’imprévus ? »

C’est humain de le penser 🙌

 

Mais avant d’en tirer des conclusions, c’essentiel de comprendre que derrière ces annulations répétées, il y a souvent souvent autre chose qui se joue… 👀

 

Un patient qui annule fréquemment ne cherche pas à vous manquer de respect personnellement.

Son comportement parle avant tout de sa difficulté à s’engager pleinement dans un processus thérapeutique.

 

Et c’est là que vous devez vous demander : est-ce que ce patient est vraiment « client » de la thérapie ? 🤔

 

Autrement dit :

  • Perçoit-il réellement un changement possible, ou en est-il encore au stade de l’ambivalence ?
  • Est-il vraiment prêt à s’impliquer dans ce changement ?

💬 À noter : pour savoir comment identifier la typologie du patient, mener le premier rdv avec un protocole précis et vous sentir confiant, il vous suffit de suivre les étapes de ma formation Les Bases de la Thérapie 😉

 

Parce que repérer si un patient est “client” de la thérapie ou non, ça change tout pour la suite du travail thérapeutique.

Il est aussi important de ne pas prendre ces annulations contre vous (même si parfois, c’est pas facile !).

 

Ce n’est pas vous, en tant que thérapeute, qui êtes remis en cause.

C’est ce que vous représentez : l’espace du changement, de la confrontation à soi, de l’inconfort aussi.

 

Et puis, ces annulations viennent souvent traduire un conflit psychique interne : l’envie de changer, mais aussi la peur de ce que ça représente… 😱

 

Et puis parfois, c’est :

  • Un test : jusqu’où pouvez-vous être flexible avant de dire stop ?
  • Le chaos interne : un patient qui vit dans le désordre émotionnel (et/ou logistique 🤷🏻‍♀️)
  • La fuite : éviter un travail trop inconfortable…

Bref, c’est du matériel clinique à part entière, qui mérite d’être exploré !

Patient qui annule souvent psychologue

Pourquoi est-il essentiel de poser une limite ?

Face aux annulations répétées, ça peut être tentant de laisser couler 🫠

Se dire que ce n’est pas grave, que le patient reviendra plus motivé la prochaine fois.

 

Mais laisser faire, c’est aussi prendre le risque que la dynamique s’installe et qu’elle fragilise petit à petit la thérapie.

 

Ne pas poser de limite claire, c’est envoyer, sans le vouloir, le message que :

  • Le suivi thérapeutique est optionnel.
  • L’engagement du patient n’est pas essentiel.
  • La thérapie peut s’interrompre sans conséquence.

⚠️ Et c’est dangereux.

Pour lui, parce qu’un travail en profondeur a besoin d’une continuité pour exister.

Pour vous, parce que ça vient éroder votre cadre interne et externe.

 

Et il y a un autre aspect dont on parle encore trop peu : l’impact entrepreneurial.

 

Lorsque vous exercez en libéral, vos consultations ne sont pas juste du temps passé. Elles représentent votre activité professionnelle, votre équilibre financier et votre stabilité.

 

Si vous avez plusieurs patients qui annulent sans prévenir :

  • Votre prévisionnel s’effondre 📉
  • Votre emploi du temps devient imprévisible
  • Et votre sécurité financière en prend un coup…

Ne pas poser de limites, c’est aussi mettre votre activité en danger, en plus de fragiliser la thérapie.

 

Le cadre, lui, est justement là pour protéger tout ça.

Un cadre clair, ferme et bienveillant n’est pas un luxe :

  • C’est un contenant sécurisant pour votre patient
  • C’est un repère solide pour vous
  • C’est un pilier qui soutient la thérapie sur le long terme 💪

Et poser une limite face aux annulations, c’est pas être dur. C’est prendre soin de votre patient et de votre posture professionnelle.

annulations patient psy

Comment poser une limite ferme et bienveillante ?

Quand on sent que les annulations deviennent trop fréquentes et que ça impacte grandement votre cabinet, il ne suffit pas d’attendre que la situation se règle d’elle-même.

 

❌ Désolée de vous le dire mais ça ne se règlera jamais tout seul !

 

C’est à vous d’amener le sujet, même si c’est inconfortable.

 

Parce que si vous ne le faites pas, c’est la thérapie entière qui risque d’être fragilisée.

1. Osez aborder le sujet en séance

La première étape, c’est d’oser mettre des mots sur ce qui se passe.

 

Par peur de froisser, on a parfois tendance à contourner, à minimiser… mais au fond, votre patient ressentira votre gêne.

Et ce non-dit va créer un malaise latent 😳

 

Aborder le sujet clairement permet :

  • De montrer que vous voyez ce qui se passe
  • D’ouvrir un espace de dialogue sans accusation
  • Et de sécuriser le cadre de la thérapie

💬 Vous pouvez dire, par exemple : “J’ai remarqué qu’il y a eu plusieurs annulations récemment. Je pense que ce serait important qu’on en parle ensemble”.

Ça invite le patient à déposer ce qui se joue sans se sentir jugé.

2. Nommez l’impact sur la thérapie (et sur vous)

Parler des faits ne suffit pas. Il est important de nommer aussi les conséquences, à la fois sur le processus thérapeutique et sur vous en tant que thérapeute.

 

Pourquoi ? Parce que ça va renforcer l’idée que la thérapie est un espace relationnel vivant et que ce qui se passe entre vous a du poids.

 

💬 Vous pouvez dire, par exemple : “Ces annulations fréquentes rendent difficile la continuité du travail thérapeutique qui est engagé. Ça freine votre avancée et ça a aussi un impact sur mon organisation, car je vous réserve ce rdv pour vous. Lorsque vous me prévenez à la dernière minute, je ne peux pas proposer ce même créneau à un autre patient qui en a tout autant besoin, vous comprenez ?”.

 

En disant ça, vous :

  • Remettez l’enjeu au centre : le travail thérapeutique.
  • Affirmez que votre cadre n’est pas extensible.
  • Et vous rappelez que la thérapie repose sur un engagement réciproque.

3. Cadrez avec clarté (dès la première séance)

Je vous le dis tout le temps (particulièrement dans mes formations) mais ce rappel ne devrait jamais arriver au moment où le problème surgit.

Il devrait être posé dès le 1e rdv.

 

C’est en amont que le cadre est le plus facile à installer mais surtout, c’est là où le patient exprime son accord pour adhérer (ou non) à vos règles et conditions.

 

📝 D’ailleurs, si vous voulez savoir comment bien structurer votre première séance, je vous renvoie à cet article : Comment structurer sa première séance de thérapie ?

 

Un cadre clair dès le départ évite donc les malentendus 😉

 

Si ce n’a pas été fait dès le début, mieux vaut réajuster en cours de route plutôt que de laisser pourrir la situation, je vous assure !

4. Tenez votre cadre avec fermeté

Poser une limite, c’est une chose. La tenir, c’en est une autre.

Et c’est souvent là que le vrai travail commence pour vous.

 

Quand l’annulation de dernière minute arrive (parce qu’elle finira probablement par arriver), votre rôle c’est de tenir votre cadre avec calme et fermeté.

 

💬 Un simple “Entendu, je note. Comme convenu ensemble, la séance est sera due” suffit.

Pas besoin d’ajouter des justifications, ni d’exprimer votre irritation.

 

Un cadre solide est un contenant 💪

 

En faisant respecter votre cadre :

  • Vous sécurisez votre patient (même s’il râle sur le moment, n’oubliez pas qu’il a accepté cette condition lors du 1e rdv)
  • Vous montrez que la thérapie est un espace fiable et cohérent
  • Vous soutenez votre propre posture thérapeutique

Et ça, croyez-moi, vos patients en ont besoin autant que vous.

psychologue thérapie vouvoiement tutoiement

Et si les annulations continuent ?

Malgré toute votre bienveillance, votre clarté, votre cadre… il arrive que certains patients continuent d’annuler régulièrement.

Pas pour vous embêter.

Mais parce que quelque chose résiste encore en eux.

 

Dans ce cas, il est essentiel de ne pas rester dans cet inconfortable.

Ni pour vous.

Ni pour eux.

 

Rouvrez la discussion, avec la même posture : solide, calme, ouverte.

 

💬 Vous pouvez dire par exemple : “J’observe que malgré ce que nous avons posé ensemble, il reste encore beaucoup d’annulations. Je me demande ce que ça vient dire et si c’est vraiment le bon moment pour vous de vous engager ce travail. Qu’en pensez-vous ?”.

 

Et là, vous faites 3 choses fondamentales :

  1. Vous rappelez les règles (engagement et cadre autour des annulations).
  2. Vous renvoyez au patient la question de son implication : est-il prêt à réellement s’investir ?
  3. Vous rouvrez la possibilité d’un repositionnement : est-ce que c’est le bon moment pour lui et pour vous de vous engager dans une thérapie ?

Parce que parfois, c’est juste pas le bon moment 🤷🏻‍♀️

Et continuer “à moitié” ne rend service ni à vous, ni au patient.

📌 Petit rappel : revenir aux objectifs de la thérapie est très important ici tout, comme vous le voyez dans Les Bases de la Thérapie : 

  • Rediscutez ensemble de ce qu’il souhaite atteindre
  • Vérifiez si ces objectifs sont toujours d’actualité pour lui
  • Questionnez son envie réelle d’y parvenir

Parce qu’en thérapie, l’alliance thérapeutique, l’engagement, et le respect du cadre sont des fondations incontournables.

Si vous sentez que malgré tout, l’implication n’est pas au rdv, vous pouvez alors proposer un arrêt du suivi, en expliquant que vous serez là quand il sera prêt à s’engager pleinement.

Vous avez le droit si ces annulations répétées ne sont pas confortables pour vous. C’est tout à fait légitime !

 

C’est pas un échec. C’est au contraire un immense respect du processus… et de vous-même 😉

À garder en tête

Quand vous avez un patient qui annule ses rdv, poser des limites, c’est respecter le cadre thérapeutique.

C’est protéger votre posture professionnelle.

 

👉 Et c’est aussi offrir à votre patient la possibilité d’apprendre à s’engager vraiment, en conscience.

 

Chaque limite que vous posez (et tenez) est un acte thérapeutique en soi. Alors même si ce n’est jamais confortable, faites-vous confiance. Vous ne tenez pas “contre” votre patient. Vous tenez pour lui, pour vous, pour la thérapie.

 

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Sommaire de l'article
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