Les 7 erreurs à éviter quand on débute en tant que thérapeute

On ne va pas se mentir : les premières années en libéral, c’est un peu comme se retrouver parachuté dans une jungle… sans carte ni boussole 🪂

 

Entre les patients qui annulent, les questions liées au cadre, les doutes constants, et cette petite voix dans notre tête qui nous demande en boucle : “Est-ce que je fais bien ?”… il y a de quoi se sentir paumé !

 

Et c’est normal. Parce qu’on n’apprend pas tout ça en formation et que personne ne nous donne un mode d’emploi.

 

Mais pour vous éviter quelques galères inutiles (et quelques insomnies aussi), je vous ai listé 7 erreurs fréquentes que les thérapeutes font souvent au début du libéral…

 

Et croyez-moi, y’en a beaucoup à être passés par là 👇

1. Ne pas poser de cadre dès la première séance

Beaucoup de jeunes thérapeutes attendent que les choses « se fassent naturellement », cherchent à être « dans le présent » et n’osent pas poser les bases dès le début avec les patients…

 

❌ Mais non, ça ne fonctionne pas comme ça.

 

Le cadre, c’est vous qui l’amenez. Et ce, dès la fin de la 1e séance.

 

Le tarif, la durée, la fréquence des séances, les annulations, les règles et modalités de la thérapie… tout doit être clair dès le départ.

 

Sinon ? Flou pour vous = flou pour le patient.

Et ça devient vite un moyen pour votre patient de tester votre cadre 🙃

 

Qui dit cadre solide, dit espace sécurisant pour votre patient.

 

Donc osez l’aborder dès le départ pour éviter les malentendus, les désagréments et surtout, pour être certain.e.s que votre patient soit d’accord avec vos règles.

👉 D’ailleurs, on en parle en détail dans l’article : Comment structurer sa première séance pour poser un cadre solide ?

tutoyer ou vouvoyer ses patients psychologue thérapie

2. Trop vouloir bien faire (au détriment de votre posture)

Au début, on veut bien faire, mais parfois, TROP bien faire…

 

On dit oui à tout type de patient, tout type de demande, on s’adapte à l’extrême, même quand notre cadre est transgressé, on évite de confronter les patients au risque qu’ils ne reviennent plus, etc.

 

Mais on oublie qu’on n’est pas là pour plaire.

On n’est pas là pour être “gentil”.

 

On est là pour être compétent, bienveillant et efficace.

 

❌ Une posture complaisante sans cesse est en réalité néfaste pour vos patients !

 

Il est donc important de tenir un cadre stable parce que c’est précisément ce cadre-là qui permet aux patients d’avancer, de se confronter et de trouver de la sécurité.

💡 Je vous donne quelques conseils pour affirmer votre posture sans culpabiliser :

 

  1. Rappelez-vous que votre rôle n’est pas d’être agréable. Vous êtes là pour aider les patients à avancer dans leurs difficultés, pas pour les conforter dans ce qu’ils connaissent déjà.
  2. Quand une demande vous met mal à l’aise, interrogez-vous avant de dire oui : “Est-ce aligné avec mon cadre ? Est-ce que je suis en train de dire oui pour éviter un inconfort… ou est-ce ok pour moi ?”, et différez la réponse si vous n’êtes pas au clair sur le moment.
  3. Osez dire non et poser vos limites, avec bienveillance. Ce n’est pas être rigide, c’est être sécurisant et contenant 😉

3. Ne pas parler des annulations (et le payer cher)

Un sujet souvent délicat, c’est d’expliquer ce qui se passe si une séance est annulée tardivement ou si le patient ne vient tout simplement pas 🐰

 

Et c’est là que beaucoup de jeunes thérapeutes évitent le sujet…

Par peur d’avoir l’air rigide, d’être mal vu ou de paraître “peu compréhensif”.

 

Alors on reste flou.

On ne dit rien.

Et on espère que “ça va bien se passer”.

 

Mais soyons honnêtes : ça ne se passe pas toujours bien !

 

👉 Parce que si vous ne dites pas clairement ce qui est attendu, le patient ne peut pas l’inventer.

 

Et si vous, vous ne dites rien, alors vous ressentirez une sensation de malaise, d’injustice ou d’avoir été trop permissif.

 

Et puis, vous laisserez passer une fois. Deux fois.

Puis ça deviendra une habitude.

 

Et pour vous, ce sera une énorme perte financière, sans compter tout l’agacement que vous ressentirez et qui nuira à la thérapie…

 

C’est pour ça qu’il est indispensable de poser les choses dès le départ avec clarté.

 

Pour protéger le cadre.

 

Ce cadre-là, c’est celui qui sécurise la relation, qui vous permet de rester aligné avec vos limites et d’éviter bien des malentendus.

 

En d’autres termes : le patient a le droit d’annuler et vous avez le droit de poser les conditions de cette annulation, alors osez en parler dès le début de la prise en charge.

Les 7 erreurs à éviter quand on débute en tant que thérapeute

4. Improviser son cadre interne (et croiser les doigts pour que ça tienne)

On parle souvent de cadre externe (tarif, durée, fréquence, conditions d’annulation…) mais il y a un autre cadre, souvent plus invisible mais tout aussi essentiel : le cadre interne.

 

C’est ce cadre-là qui vous guide dans les situations complexes.

Notamment quand un patient dépasse les limites 🤯

 

Quand il se met en danger. (On en parle justement en détail dans l’article : Mon patient se met en danger, comment réagir ?)

 

Quand vos émotions sont bousculées.

Ou quand vous ne savez pas comment réagir…

 

Le cadre interne, c’est votre GPS ! 🧭

 

C’est ce qui vous permet d’agir avec cohérence, en accord avec votre posture et vos limites, même quand c’est inconfortable.

 

Mais pour ça qu’il faut l’avoir réfléchi en amont.

❌ C’est pas quelque chose qui se construit “sur le moment” ou dans l’urgence.

 

C’est un travail d’introspection et de clarification que vous devez faire au préalable et réajuster régulièrement.

 

Pour le construire, il y a un vrai travail de fond à mener :

  • Quelles sont vos limites ?
  • Si un patient teste votre cadre, que faites-vous ?
  • Verbalisez-vous au patient son retard ou son absence ?
  • Si un patient se montre violent ou agressif, quelles sont vos modalités ?
  • De combien de temps de pause avez-vous besoin pour être en forme ?
  • etc

Ce sont autant de questions que vous devez vous poser pour éviter de vous retrouver démuni ou à improviser.

👉 Et c’est aussi ce que je vous propose dans la formation Les Bases de la Thérapie : un vrai temps de réflexion pour penser et renforcer votre cadre interne, afin de rester solide et aligné, même dans les moments difficiles.

erreurs début psychologue libéral

5. Vouloir “aider” à tout prix

Quand on choisit ce métier, c’est rarement par hasard. On veut aider, accompagner, être utile. Et c’est une qualité précieuse 🩷

 

Mais parfois, ce désir d’aider devient un piège ⛓️‍💥

 

On s’investit trop. On cherche les “bonnes réponses”. On veut que le patient aille mieux, et vite.

 

Le risque ? C’est de faire à la place du patient,

De proposer trop vite,

Ou de vouloir “sauver”.

 

Et ça, ce n’est plus de la thérapie. C’est une forme de sur-responsabilisation qui finit par impacter le suivi et freiner le travail du patient.

 

Vous devez comprendre que parfois, le patient n’est tout simplement pas prêt à aller plus vite.

Donc forcer les choses n’aidera pas.

 

À l’inverse, “faire à la place” ou lui apporter des solutions n’est pas non plus l’aider.

C’est choisir pour lui. Et ça, c’est pas notre rôle.

 

Vous n’êtes pas là pour sauver vos patients, vous êtes là pour les guider vers un mieux-être.

 

Et guider, c’est tout autre chose. C’est :

  • Aider votre patient à explorer ses propres ressources.
  • Poser les bonnes questions qui ouvrent des perspectives.
  • Être un soutien authentique, sans dicter la marche à suivre.

C’est ça, la vraie guidance 😉

6. Ne pas poser de limites entre pro et perso

Pas facile de tracer une frontière nette entre la vie pro et la vie perso 😥

 

On répond à un message “rapide” un vendredi soir.

On accepte une séance tard le soir “parce qu’il n’a pas d’autres dispo”.

Et on laisse petit à petit le travail s’infiltrer partout, jusqu’à ne plus savoir où s’arrête l’un et où commence l’autre.

 

Mais toujours au détriment de sa vie perso… 😒

 

Donc attention car à force de faire des exceptions, vous vous épuisez.

 

Oui certains patients ont des disponibilités qu’en dehors de vos horaires.

Oui certains envoient des mails le week-end.

Oui il y a parfois des urgences.

 

Il y a toujours quelque chose et si vous ne vous posez pas dès le départ avec vous-même pour savoir quelles sont vos limites, vous irez toujours plus loin…

 

Idem si vous les connaissez mais que vous ne les respectez pas ! (et je parle en connaissance de cause 😅)

 

Donc apprenez à les identifier et à les respecter car un thérapeute qui va bien, c’est un thérapeute qui pourra bien accompagner ses patients !

erreurs début thérapeute libéral

7. Se comparer aux autres (et se dévaloriser)

Les thérapeutes ont tous des moments où ils se comparent… 🧐

 

Un.e collègue qui semble toujours savoir comment accompagner avec ses patients.

Un autre qui enchaîne les formations.

Ou encore cette impression que “les autres” sont meilleurs… alors que vous, vous n’êtes même pas sûr de faire du bon travail… 😥

 

Et là, sans même vous en rendre compte, vous commencez à douter :

  • Est-ce que je suis assez compétent.e ?
  • Est-ce que j’apporte vraiment quelque chose ?
  • Est-ce que je fais bien mon travail ?

La comparaison dans ce métier est sournoise, parce qu’elle touche à qui vous êtes, à votre valeur, à votre capacité à “bien faire”.

 

Et bien souvent, vous vous comparez à une image idéalisée des autres, sans avoir accès aux coulisses de leur pratique, ni à leurs moments difficiles (et je peux vous assurer qu’ils existent !).

 

Ce qu’on oublie, c’est que chaque thérapeute a son propre style, sa propre manière d’être et ses propres limites.

 

Alors se comparer, c’est prendre le risque de perdre de vue ce que vous êtes en train de construire.

 

Et surtout, d’oublier qui vous êtes vraiment. Votre authenticité.

 

👉 Parce que c’est ça que vos patients viennent chercher chez vous.

C’est pour qui vous êtes VOUS qu’ils viennent vous voir et pas le voisin.

 

Alors oui, continuez de vous former, d’apprendre, de vous questionner.

Mais pas pour “rattraper” qui que ce soit, ni pour essayer d’être “comme”.

 

Juste pour vous sentir plus solide et aligné dans une pratique qui VOUS ressemble.

En résumé

Personne ne sort d’un Master ou d’une école de thérapie en sachant tout faire (voir même quoi faire 🤓).

 

Et surtout : personne ne vous prépare vraiment à ce que c’est, de “tenir” une posture thérapeutique au quotidien.

 

Vous allez parfois douter, faire des erreurs, ajuster vos limites, vous sentir illégitime, trop “gentil.le”, pas assez cadré.e…

C’est normal. Et ça fait partie du job.

 

L’important, c’est pas d’être parfait, ni d’avoir une posture figée.

 

L’important, c’est d’être authentique, flexible mais solide, de respecter vos limites et de poser des bases solides pour vous appuyer dessus.

 

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